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Péricardites Récidivantes

Introduction : La péricardite récidivante est une inflammation du péricarde qui survient après un épisode initial de péricardite aiguë. Elle se caractérise par la réapparition de symptômes après une période sans symptômes d'au moins quatre à six semaines.

Symptômes

Les symptômes de la péricardite récidivante incluent des douleurs thoraciques aiguës, souvent soulagées en s'asseyant et en se penchant en avant, des frottements péricardiques, des changements électrocardiographiques et parfois un épanchement péricardique sur l'échocardiographie. Les symptômes peuvent également inclure de la fièvre, une dyspnée et une fatigue générale.

Diagnostic

Le diagnostic de la péricardite récidivante repose sur la présence obligatoire) de deux des quatre critères suivants : douleur thoracique, frottement péricardique, changements à l'électrocardiogramme (ECG) et présence d'un épanchement péricardique. Des marqueurs inflammatoires élevés (CRP) et des techniques d'imagerie comme la tomodensitométrie (TDM) ou l'imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent aider au diagnostic.

Traitement

Le traitement de la péricardite récidivante comprend des anti-inflammatoires non stéroïdiens, notamment l'aspirine (à dose anti-inflammatoire), ainsi que la colchicine (à initier systématiquement dès le premier épisode de péricardite aiguê) pour réduire le risque de récidive. Les corticostéroïdes, en deuxième ligne, doivent être utilisés à faible dose mais leur utilisation est controversée car ils pourraient favoriser le risque de rechute. Ils sont également associés à de multiples effets secondaires. Les bloqueurs de l'IL-1, comme l'anakinra (hors AMM) [et le rilonacept qui n'est pas commercialisé en France], ont montré leur efficacité, notamment pour les cas réfractaires. Dans les cas sévères ou réfractaires, une péricardiectomie peut être envisagée.

En plus des traitements pharmacologiques, des modifications du mode de vie sont très vivement recommandées. Cela inclut l'arrêt momentannée de l'activité physique et une reprise modérée en douceur et très lentement progressive, en évitant absolument les efforts intenses pendant et juste après les crises/rechutes. Un régime alimentaire équilibré, une bonne hydratation, le sevrage du tabac et un suivi médical régulier sont également essentiels pour gérer les symptômes et prévenir les récidives. Un accompagnement psychologique, une gestion optimale du stress et de la douleur, voire un accompagnement pour la reprise de l'activité physique et sportive sont souhaitables. L'éducation thérapeutique du patient est donc un des piliers du traitement.

Pathophysiologie et formes évolutives

La compréhension actuelle de la pathophysiologie de la péricardite récidivante a mis en lumière le rôle critique de l'inflammasome NLRP3. Ce complexe intracellulaire s'active en réponse à divers signaux de stress ou de blessure et déclenche une cascade inflammatoire systémique impliquant la libération de cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-1β. Les formes évolutives de la péricardite incluent : 1) la péricardite aigue, qui dure moins de 4 à 6 semaines, sans récidive ; 2) la péricardite incessante, où les symptômes persistent au-delà de 4 à 6 semaines (ou réaparaissent très rapidement à la baisse ou l’arrêt du traitement, sans rémission jusqu’au 3ème mois ; 3) la péricardite récidivante, définie par la réapparition des symptômes après une PA documentée et une période asymptomatique de 4 à 6 semaines ; et 4) la péricardite chronique, caractérisée par des symptômes prolongés au-delà de 3 mois, sans véritable rémission, sur plusieurs mois ou années.

Références